Charles Socquet / 1
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Charles Socquet, les débuts d’une vie

 

L’enfance

Charles Socquet naît à Paris, le 5 août 1914 à l’hôpital Notre-Dame de Bon Secours. Comme beaucoup d’enfants en ce début du XXe siècle, Charles Socquet est l’enfant d’émigrés savoyards installés à Paris. Sa mère, Marie Léontine, tient un café place Maubert et son père est promu au Syndic des Forts des Halles. Charles passera sa première année auprès de sa mère, son père étant à cette époque mobilisé, puis il sera placé en nourrice dans une famille de paysans près de la Motte-Servolex, dans la banlieue de Chambéry, jusqu’à la fin de la guerre. L’année de ses 5 ans, sa mère, devenue veuve, récupère le jeune enfant pour s’installer à Chambéry. Charles passe une année de classe maternelle puis intègre l’austère collège religieux de Rumilly. Bon élève, il se distingue en obtenant divers  prix et tableaux d’honneur.

1922, déménagement à Aix les Bains. Charles poursuit son parcours et obtient son certificat d’études. Dès l’âge de 9 ans, il sait qu’il veut devenir médecin « car j’aime les voyages, j’aimerais voir les peuples d’Asie, les étudier de l’œil du curieux et du médecin. J’aimerais soulager leurs souffrances… »

Malgré les difficultés financières, la mère de Charles cède à la détermination du jeune homme et fait un emprunt pour qu’il poursuive ses études au Lycée de Chambéry en 1926. A la fin de l’année suivante, il réussit les épreuves du concours des Bourses. Il assume désormais  ses études.  En vacances dans la région, le jeune Charles étudie l’allemand, la physique, l’histoire naturelle… sans délaisser les pinceaux pour lesquels il se passionne depuis son plus jeune âge. Il obtiendra son bac en 1933 et s’inscrira l’année suivante en faculté des Sciences à Lyon, puis à la faculté de Médecine.

 

Jeune médecin, la naissance d’une vocation…

Charles commence la pratique de la médecine en temps que stagiaire dans un service de chirurgie. En octobre 1936, il réussit son concours de l’externat des Hôpitaux de Lyon. Premiers pansements, première vue du sang, de la maladie qui ronge, premiers contacts avec les malades et la mort aussi. Charles aborde avec humanisme, force… mais aussi avec ses faiblesses humaines ces premières expériences.

Juin 1940… Dijon, Rodez, Carcassonne, Castres, le jeune homme est mobilisé dans un groupe sanitaire. L’armistice est annoncé mais la guerre n’est pas finie.  « La flamme de la résistance française ne doit pas s’éteindre et ne s’éteindra jamais ». L’appel du 18 juin résonnera encore longtemps dans ses pensées.

Fin 40, Charles apprend qu’une place d’interne se libère à l’Hôpital Bellevue de Saint Etienne. Sa candidature est retenue. Il prend ses fonctions en février 41 et obtient rapidement sa titularisation. Durant ses périodes de vacances, il effectue des remplacements de médecin dans les environs de Saint Etienne, dans le département de l’Ain mais aussi au centre de vacances de Bionnay à Saint Gervais. Parallèlement et en raison de son projet de se spécialiser dans la médecine infantile,  il entame une longue thèse de doctorat sur le thème de « La vitesse de sédimentation chez l’enfant ».

En octobre 1942, une altercation avec un officier allemand un soir de fête à Lyon entraîne son fichage policier ; une situation risquée qui le pousse à quitter la région du Rhône. A bicyclette, il rejoint la montagne de ses ancêtres et y étudie la possibilité d’une installation provisoire en attendant un établissement définitif à Lyon. Le 27 novembre 1942, il soutient sa thèse et obtient le diplôme de docteur en Médecine.

Sa décision est désormais prise. Le 7 décembre, Charles Socquet s’installe comme médecin à Megève, accompagné de sa mère …

 

Le Docteur Charles Socquet

1914 - 2002

 

 

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