Un engagement : le Patrimoine local
« Relier les premiers occupants d’un pays à ceux qui l’habitent encore »
« Si nous sommes parfois intéressés par l’histoire des anciennes civilisations de pays lointains, nous le sommes, plus souvent, par celle du village où nous vivons ou celle de la région où nous séjournons. Quand s’offrent à nos yeux les images d’un passé, nous sommes amenés à l’évoquer : parfois à la vue d’une stèle, d’un bas relief, d’un château ou d’un édifice religieux…Cette évasion dans le temps peut même être une détente, si éphémère soit-elle, au sentiment de trouble qui, souvent nous étreint dans un présent agité ou face à un avenir incertain. On a ainsi parfois besoin de s’évader dans un cadre de verdure plein de souvenirs du passé, une sorte de refuge. »
Charles Socquet
Malgré une vie professionnelle très engagée, Charles Socquet s’implique très tôt dans la vie communale et les festivités locales.
- Entre 1947 et 1948, il fonde avec d’autres bénévoles le Comité des fêtes et initie le Carnaval des neiges.
- En 1948, il fonde le Club cycliste. Plus tard, en 1960, le Football club.
- Il sera un homme responsable et engagé lors de son passage au conseil municipal de1957 à 1977.
- En 1984, il organise à Megève avec des amis, le « Prix du roman historique ».
Un engagement au-delà des livres
Dès le début des années 1986, Martine Ball Senet, antiquaire installée à Megève, spécialisée dans le mobilier, prend conscience de la rareté des objets et de leur valeur culturelle. Aidée par les dons généreux de Philippe Scelles et du docteur Socquet, elle crée aussitôt avec ce dernier et avec Pierre Yves Bouillé ce que deviendra le Musée du Haut Val d’Arly.
Le musée voit le jour en 1987 dans une pièce annexe «aux Brocantaires », le magasin de Martine Ball Senet. Très vite, l’endroit s’avère trop exigu. Ainsi, dès l’été 1987, il est transféré dans une ancienne ferme au Pont du Cruet, puis dans un immeuble derrière l’ancienne auto gare, rue Saint François de Sales. Le musée est agrandi par de nombreux objets et meubles de Mme. Senet.
Avril 1988 : le groupe de bénévoles s’organise en association de loi 1901. L’Association pour la connaissance de l’art et des traditions populaires dépose ses statuts en préfecture avec pour objet de « regrouper toutes les personnes qui s’intéressent à la Savoie et en particulier à la région du Val d’Arly sur le plan culturel et ethnographique et ceci à travers la connaissance et l’étude des traditions et de l’art populaire savoyard, pour une conservation du patrimoine culturel savoyard ; ceci dans les domaines de la préhistoire, de l’archéologie, de l’histoire, de la géographie, de la géologie, du folklore, des lettres et des arts, de l’architecture, etc. ; soit réunir et conserver la somme des connaissances, documents et collections aptes à mieux faire connaître et aimer la Savoie et plus particulièrement la région du Val d’Arly ».
Dès sa création, le musée se donne une priorité pédagogique pour le partage et la diffusion de ces connaissances auprès des jeunes publics scolaires. .
Les membres se dévouent sans compter, avec un succès s’amplifiant et justifiant la célébration, du 25 mars 1991, de la 500ème visite de classe de neige. Les nombreuses actions ne suffisent cependant pas à couvrir les frais d’aménagement, d’entretien et de location des locaux, ni la gérance du musée. Ici, le docteur Charles Socquet plus que le principal initiateur moral de la création du musée, en est aussi le principal mécène. Son soutien financier contribuera en grande partie à la pérennisation de la structure.
Pour la parution de Mag-Eva en 1988, autofinancé à plus de 80 pour cent par le Docteur lui-même, Charles Socquet reçoit une subvention d’Alain Grévy, un confrère conseiller général de Haute-Savoie.
En 1991, Charles Socquet succède à PierreYves Bouillé pour la présidence de l’association jusqu’en 1994.
1992, la ferme où siège le musée est menacée de destruction. En novembre de la même année, le musée du Haut Val d’Arly trouve refuge, grâce à l’aide de la municipalité, dans la Ferme à Marius. Une allocation annuelle est offerte à l’association ainsi que la gratuité des locaux.

De g. à d. Gérard Morand, Alain Grévy, Sylviane Grosset Janin, Charles Socquet et Martine Senet au nouveau musée. |
Dès lors, l’association, forte de sa collection de plus de 1000 objets peut enfin disposer d’un espace suffisant. Les objets comme au naturel intègrent l’espace de la ferme et reconstituent un intérieur paysan.
« Les objets ne sont pas spécialement retenus en raison de leur valeur marchande… mais ils sont considérés comme des témoins du travail des hommes et de leur passé » peut-on lire sur les plaquettes.
Le musée, à travers sa nouvelle muséographie, aborde la vie domestique au quotidien, l’agriculture, le textile, l’artisanat mais aussi le ski. Le visiteur apprécie l’atmosphère de la vie paysanne dans son cadre d’époque.
Les fréquentations sont en augmentation et totalisent sur les 5 premières années d’ouverture plus de 20 000 visiteurs. Rapidement, la nécessité d’employer une gardienne de musée devient de plus en plus pressante, mais les bénéfices de l’association ne permettent pas de couvrir de telles charges. Charles Socquet assume le fonctionnement de la structure.
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En 2000, Charles décide de faire don à chaque nouveau né de Megève de son ouvrage « Megève et son passé ». Pour la générosité de son geste, la Municipalité lui accorde une subvention de plusieurs milliers de francs. Charles Socquet en fera intégralement don à l’association du Musée du Haut Val d’Arly. La même année parait le recueil de Mag-Eva. |
Aujourd’hui, dans une même dynamique bénévole et grâce à un fort soutien de la municipalité, le musée du Haut Val d’Arly tant rêvé par Charles Socquet perdure… Il est devenu une institution incontournable dans le paysage mégevan.
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